De nos jours, il semble que la vie soit de plus en plus rapide. Avec l’arrivée des téléphones intelligents, nous devons être disponibles 24-7 et avoir une opinion sur tous les sujets. Paradoxalement, la docteur Sonia Lupien nous apprend qu’en situation de stress, notre cerveau discrimine l’information jugée non menaçante comme étant non importante, faisant en sorte qu’il est de plus en plus difficile de retenir l’information pourtant requise pour se construire une opinion éclairée sur un sujet donnée.
Qui n’a jamais lu un article pour se rendre compte à la fin qu’il ne se souvenait plus des arguments traités dans l’article? Le cerveau étant probablement en train de ruminer sur un évènement stressant lors de la lecture.
Confronter à ce problème, j’ai cherché un moyen d’améliorer ma rétention de l’information et je suis tombé sur un livre : “How to Take Smart Notes” de Sönke Ahrens. L’auteur propose une méthode de prise de notes qui organise l’information, afin d’en faciliter l’assimilation. Aussi, si la gestion du stress vous intéresse, ça pourra être le sujet d’un futur article.
Le principe de base de Ahrens est relativement simple. Notre cerveau ne fonctionne pas comme un disque dur où l’information que nous jugeons importante serait stockée en vue d’une utilisation à un moment opportun. Il utilise plutôt le nombre de liens que nous établissons entre l’information mémorisée pour en déterminer la pertinence. En d’autres termes, même si nous voulons nous souvenir d’une information X, s’il n’y a pas de liens avec ce que nous avons déjà mémorisé, l’information est malheureusement jugée comme étant impertinente et a donc peu de chance d’être enregistrée. Ce qui explique pourquoi les méthodes qui consistent à mémoriser un grand nombre d’informations dans un court laps de temps, tel le “cramming[1]”, sont si peu efficaces à long terme.
La méthode proposée est assez simple et consiste à prendre trois différents types de notes :
- Les notes temporaires
- Les notes permanentes
- Les notes de projet
Les notes temporaires sont celles que nous prenons en lisant un article ou en assistant à une conférence. Il peut s’agir de citations, de passages importants surlignés, de notes manuscrites ou informatiques, etc. Pour les adeptes de la liseuse, plusieurs modèles offrent un résumé des notes et des passages surlignés en cours de lecture, ce qui facilite grandement la conversion des notes temporaires en notes permanentes.
À partir de ces notes, il faut ensuite les organiser et les condenser en notes permanentes. Pour ce faire, il suffit de produire un résumé concis de ce que nous voulons retenir. Le format proposé par l’auteur est d’une demi-page de type lettre standard. Les notes doivent être reformulées en nos propres mots, afin de s’assurer que l’on a bien compris l’information. On nomme une note permanente à l’aide d’un numéro en s’assurant que les notes traitant d’un même sujet sont regroupées ensemble. On peut par exemple nommer 5 une note concernant de la prise de notes intelligentes, puis nommer 5.1 une note s’y rapportant. Ces notes sont alors placées dans un dossier et répertoriées dans un index, afin de pouvoir les retrouver facilement. Dans cet index, nous indiquons le numéro de la note, un mot clef et la source de la note. Exemple : 5.1, Notes permanentes, Ahrens 2022.
Le dernier type de notes est celui des notes que nous prenons lors de la réalisation d’un projet quelconque. La rédaction d’un article par exemple, comme je l’ai d’ailleurs fait pour la rédaction de celui-là. Les notes sont jetées lorsque le projet est terminé.
En conclusion, cette méthode est assez simple et s’avère un outil puissant pour l’organisation de l’information. Je vous recommande de faire comme moi et de l’essayer. Gardez à l’esprit que la méthode proposée devient plus puissante à mesure que nous ajoutons des entrées, car elle encourage l’organisation de l’information par thèmes et facilite donc la formation de liens. Un autre bénéfice de cette méthode est que:
Même si nous sommes préoccupés lors de la prise de notes, nous pouvons facilement y accéder ultérieurement lorsque notre esprit sera plus disposé.
Bonne pratique et à la prochaine!
Hervé Potvin, ing., collaborateur pour Marie Laberge
[1] Traduction libre : bourrage de crâne